Entretien avec Romain Binet

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Les hôtels Maurice Hurand

Voici une belle collection d’hôtels qui dépoussière avec talent l’image que l’on se fait de l’hôtellerie familiale. A sa tête, une famille qui, depuis cinq générations, n’a de cesse de se remettre en question, refusant de se reposer sur ses acquis. Leur secret ? S’entourer d’une équipe dynamique et très professionnelle dont le seul mot d’ordre est la Marche En Avant. Et cela donne des hôtels à la fois élégants et bien ancrés dans leur environnement parisien qui offrent tout le confort de l’hôtellerie contemporaine haut de gamme.

Morceaux choisis d’une rencontre hôtelière de qualité avec Romain Binet, arrière petit fils du fondateur du groupe, Maurice Hurand.

Quelle est la philosophie des hôtels Maurice Hurand ?

Avant toute chose, nous ne devons pas perdre de vue que nous sommes des hôteliers. Nous devons donc, à ce titre, offrir un service irréprochable à nos clients. Nous sommes là pour les accueillir et rendre leur séjour agréable et rien d’autre ! Cette notion de service constitue l’ADN de notre groupe qui n’en oublie pas pour autant qu’il se doit de proposer les standards de qualité propres à l’hôtellerie de cette catégorie notamment en matière de literie.
Chacun de nos hôtels possède son caractère propre, son identité. Nous vendons des hôtels de caractère et c’est cette personnalité qui offre à nos clients la possibilité de vivre une expérience hôtelière inoubliable et de grande qualité.
Nos cinq hôtels parisiens sont le reflet des quartiers dans lesquels ils se trouvent. Ils sont à la fois raffinés et sans ostentation.

Quelle est votre clientèle ?

Nous travaillons avec 95% de clientèle de loisir, notamment dans nos hôtels de Saint-Germain des Prés. Nous accueillons davantage de clientèle corporate au Terrass Hotel qui possède des salles de réunion et permet l’organisation de séminaires.
Nous faisons un gros travail de représentation auprès des agences internationales et sommes affiliés au label Luxe Hotels.
Notre clientèle étrangère vient majoritairement des Etats-Unis, du Brésil et d’Australie dont les ressortissants apprécient particulièrement le quartier latin.
Le Terrass Hotel qui se trouve à Montmartre attire naturellement davantage les européens.

Comment vos hôtels se démarquent-ils face à la concurrence féroce sur Paris ?

Il y a effectivement beaucoup de concurrence à Paris mais il y a de la place pour tout le monde. Cela ne nous effraie pas car nous tenons notre cap avec une valeur forte propre au groupe : la qualité de service.
Nous donnons certes une identité forte à nos hôtels mais nous ne sommes pas Disney ! C’est notre force, celle d’un groupe familial qui a su construire son histoire depuis un siècle. Nous organisons de nombreuses formations personnalisées afin d’améliorer sans cesse notre offre.

Quels sont vos projets en termes de développement ?

Le projet qui nous tient le plus à cœur aujourd’hui est la mise à jour de tout notre parc hôtelier. Nous aurons réalisé cela en moins de trois ans... Le Terrass Hotel, qui est un hôtel mythique de Montmartre, rouvrira ses portes au mois de mai 2015 après une rénovation totale. Ce sera un hôtel bien positionné dans son quartier avec une ambiance artistique. Les 92 chambres auront un petit air de loges de théâtre, les salles de séminaire seront décorées dans le style des ateliers d’artistes et le dernier étage a été conçu dans un esprit vernissage d’exposition. L’hôtel bénéficiera d’un restaurant avec une carte « bistronomique » très qualitative et bien sûr d’un bar panoramique.
Il y aura bien sûr ensuite des projets de développement mais le plus important était de renforcer notre image avant cela.

Votre vision de l’hôtellerie parisienne ...

Ce qui est sûr, c’est qu’il existe un marché avec une grosse attraction sur Paris. Mais le revers de la médaille, c’est que le secteur devient une valeur refuge pour certains investisseurs non hôteliers qui mettent des bâtons dans les roues aux vrais hôteliers comme nous, notamment en cassant le marché.
Mais il n’en demeure pas moins qu’il y a de la place pour tout le monde et que la concurrence est saine car elle est stimulante. Il faut juste que les hôteliers sachent se repositionner sur ce qu’ils savent faire sans trop se disperser !
Par contre, il y a un réel manque de cohérence et de stimulation dans la politique de la ville. Notre secteur est l’un des plus porteurs de l’économie et une grosse source d’emploi et pourtant nous ne sommes pas du tout soutenus, ce serait même le contraire depuis aujourd’hui avec l’annonce du relèvement du montant de la taxe de séjour acquittée par les hôteliers !
Il faut comprendre que cela complique nos investissements et peut en freiner certains.